Et voilà, fin de l'aventure Xenoblade Chronicles. Commencé le 31 décembre 2011 au matin, achevé le 11 mars 2012 au soir, il m'aura fallu 93 heures et 58 minutes très précisément pour en venir à bout.
ATTENTION ! Ce qui va suivre contient des spoils décisifs sur l'ensemble du jeu ! Ne lisez pas si vous n'avez pas fini Xenoblade !
[spoiler]Je tiens tout d'abord à faire mon mea culpa pour avoir critiqué la difficulté de fin de jeu comme "abusive" et pour avoir prétendu qu'il fallait faire du farming stupide. Je l'avoue honteusement, je ravale ma fierté, tout est de ma faute et de mon incompétence en matière d'équipement, de combinaison de gemmes et de techniques de combat. C'est avec les deux derniers boss que j'ai compris que frapper comme un sourd en espérant passer ne sert à rien et qu'il est important d'exploiter les potentialités de chaque personnage (le fait que Reyn soit un aimant à aggro, qu'il soit très simple de booster sa barre d'enchaînement avec les arts de Shulk, et caetera). J'ajoutais qu'il n'y avait plus de quêtes ; c'est également faux, mais il faut maintenant les rechercher car il n'y en a plus autant qu'avant. En contrepartie, elles rapportent énormément d'expérience.
Pour ce qui est des graphismes, je confirme ce que je dis depuis le début : les décors sont sublimes, les personnages sont laids. L'aliasing est outrageusement présent sur ces derniers, et leurs expressions faciales sont dignes d'un bon jeu de N64. Je ne peux toutefois m'empêcher d'émettre un soupir en voyant que la qualité visuelle des environnements diminue au fil du temps : si la Jambe de Bionis est tout bonnement superbe et constitue le plus bel environnement du jeu, les Marais Satorl sont déjà un cran en dessous même si la brume éthérée reste très belle. La Jungle de Makna est juste laide et surchargée, avec un clipping atroce et des plantes qui apparaissent toutes les trois secondes, et la Mer d'Eryth relève correctement le niveau. Dès qu'on arrive sur Mékonis, ça devient bien moins impressionnant, avec une Vallée de l'Epée trop confinée et désertique, une Forteresse Galahad insipide, un Bras Gisant qui semble être une Jambe de Bionis inférieure, sans oublier Agniratha qui ne m'a semblé posséder aucune âme. En gros, j'ai l'impression qu'on se prend une baffe visuelle au début de l'aventure et que cela s'estompe progressivement. Dommage.
Le gameplay est très dynamique et offre des possibilités infinies que je ne détaillerai pas ici faute de temps. Le côté A-RPG est très réussi malgré les chutes de framerate dégueulasses observables lors de certains boss (coucou Lorithia !) et l'ensemble est bien nerveux. Les visions sont parfaitement intégrées à la jouabilité et rendent les combats encore plus tendus, notamment contre des boss résistants. Dommage que certains boss aient tendance à spammer leurs attaques les plus puissantes sans que l'on puisse se défendre (je pense notamment à Dickson). La caméra est parfois un peu difficile à gérer, surtout contre des ennemis de grande taille.
L'aventure dure bien 50 heures, et les innombrables quêtes annexes viennent faire exploser cette durée de vie. Hormis à la fin du jeu, la difficulté est quasiment absente et cela se confirmera encore plus pour les joueurs acharnés qui accumuleront les quêtes et sillonneront en long et en large les environnements proposés.
La bande-son est parfaite et convient à merveille à chaque situation, environnement, combat ou révélation. Rien à ajouter sur cette oeuvre d'art qui compte parmi les meilleures OST jamais élaborées.
Le scénario a du mal à décoller mais devient de plus en plus intéressant dès que l'on termine la Mine principale, soit après environ une quinzaine d'heures. Les personnages ont tous une personnalité très forte, et certaines scènes sont véritablement marquantes : la mort de Dickson ou la transformation de Kallian en télessia m'ont vraiment bouleversé. Par contre, le retour de Fiora m'a agacé au plus haut point : même si je me doutais qu'il surviendrait tôt ou tard, je trouve que cette incursion nuit au sérieux du synopsis et crée une romance dégoulinante et typiquement japo-niaise (coucou je t'aime depuis toujours, mais je peux pas te le dire car ma timidité m'empêche de l'avouer et je devrai affronter des monstres implacables puis sauver le monde pour trouver la force de te révéler ma flamme inextinguible) entre Shulk et Fiora qui m'a agacé. J'étais partisan du couple Shulk-Melia depuis toujours :laugh:
La pirouette scénaristique finale où Alvis révèle qu'il est celui qui contrôlait tout depuis le début et que l'univers de Shulk et de ses compagnons a été façonné suite à une expérience scientifique et à la destruction de l'ancien univers m'a plus ou moins laissé de marbre ; j'ai trouvé cela beaucoup trop capillotracté et soudain. Je me doutais qu'Alvis était celui qui détenait les réponses ultimes depuis un bout de temps, mais le fait qu'il soit lui-même la Monado et que la Monado soit en fin de compte un ordinateur surpuissant qui façonne le monde m'a un peu dérouté. Toutefois, le scénario a le mérite d'être très original bien qu'un peu cliché par moments et de remettre en question la place de Dieu et de la religion comme sait si bien le faire la série des Xeno. Zanza m'a semblé très intéressant et je ne m'attendais pas à découvrir qu'il n'était qu'un simple être de chair qui a été corrompu par un pouvoir divin. Dickson est génial et c'est peut-être mon personnage préféré, avec une mort qui lui convient parfaitement, fière et dédaigneuse, après un dernier cigare et une affirmation de son absence totale de regrets. Shulk a le mérite de ne pas être le héros de base du JRPG traditionnel mais d'avoir son quart d'heure de révélations comme le fait qu'il ait été mort depuis quinze ans ou le fait qu'il devienne un dieu en détrônant Zanza. Pour résumer le scénario, il y a du très bon (les personnages dépeints, la critique envers la religion, l'émotion et les révélations scénaristiques pour la plupart bien amenées) et du moins bon (les révélations finales alambiquées, Fiora, les clichés parfois évidents).
En conclusion, Xenoblade Chronicles est le plus grand et le plus ambitieux jeu de la Wii et s'impose comme un RPG incontournable de ces dix dernières années, mais quelques défauts un peu trop persistants l'empêchent de rejoindre le panthéon qui semblait lui ouvrir ses portes. Ce nouvel opus de la série de Takahashi est un indispensable pour tout amateur de RPG qui se respecte et vous fera vivre une expérience inoubliable et incroyablement riche.[/spoiler]
ATTENTION ! Ce qui va suivre contient des spoils décisifs sur l'ensemble du jeu ! Ne lisez pas si vous n'avez pas fini Xenoblade !
[spoiler]Je tiens tout d'abord à faire mon mea culpa pour avoir critiqué la difficulté de fin de jeu comme "abusive" et pour avoir prétendu qu'il fallait faire du farming stupide. Je l'avoue honteusement, je ravale ma fierté, tout est de ma faute et de mon incompétence en matière d'équipement, de combinaison de gemmes et de techniques de combat. C'est avec les deux derniers boss que j'ai compris que frapper comme un sourd en espérant passer ne sert à rien et qu'il est important d'exploiter les potentialités de chaque personnage (le fait que Reyn soit un aimant à aggro, qu'il soit très simple de booster sa barre d'enchaînement avec les arts de Shulk, et caetera). J'ajoutais qu'il n'y avait plus de quêtes ; c'est également faux, mais il faut maintenant les rechercher car il n'y en a plus autant qu'avant. En contrepartie, elles rapportent énormément d'expérience.
Pour ce qui est des graphismes, je confirme ce que je dis depuis le début : les décors sont sublimes, les personnages sont laids. L'aliasing est outrageusement présent sur ces derniers, et leurs expressions faciales sont dignes d'un bon jeu de N64. Je ne peux toutefois m'empêcher d'émettre un soupir en voyant que la qualité visuelle des environnements diminue au fil du temps : si la Jambe de Bionis est tout bonnement superbe et constitue le plus bel environnement du jeu, les Marais Satorl sont déjà un cran en dessous même si la brume éthérée reste très belle. La Jungle de Makna est juste laide et surchargée, avec un clipping atroce et des plantes qui apparaissent toutes les trois secondes, et la Mer d'Eryth relève correctement le niveau. Dès qu'on arrive sur Mékonis, ça devient bien moins impressionnant, avec une Vallée de l'Epée trop confinée et désertique, une Forteresse Galahad insipide, un Bras Gisant qui semble être une Jambe de Bionis inférieure, sans oublier Agniratha qui ne m'a semblé posséder aucune âme. En gros, j'ai l'impression qu'on se prend une baffe visuelle au début de l'aventure et que cela s'estompe progressivement. Dommage.
Le gameplay est très dynamique et offre des possibilités infinies que je ne détaillerai pas ici faute de temps. Le côté A-RPG est très réussi malgré les chutes de framerate dégueulasses observables lors de certains boss (coucou Lorithia !) et l'ensemble est bien nerveux. Les visions sont parfaitement intégrées à la jouabilité et rendent les combats encore plus tendus, notamment contre des boss résistants. Dommage que certains boss aient tendance à spammer leurs attaques les plus puissantes sans que l'on puisse se défendre (je pense notamment à Dickson). La caméra est parfois un peu difficile à gérer, surtout contre des ennemis de grande taille.
L'aventure dure bien 50 heures, et les innombrables quêtes annexes viennent faire exploser cette durée de vie. Hormis à la fin du jeu, la difficulté est quasiment absente et cela se confirmera encore plus pour les joueurs acharnés qui accumuleront les quêtes et sillonneront en long et en large les environnements proposés.
La bande-son est parfaite et convient à merveille à chaque situation, environnement, combat ou révélation. Rien à ajouter sur cette oeuvre d'art qui compte parmi les meilleures OST jamais élaborées.
Le scénario a du mal à décoller mais devient de plus en plus intéressant dès que l'on termine la Mine principale, soit après environ une quinzaine d'heures. Les personnages ont tous une personnalité très forte, et certaines scènes sont véritablement marquantes : la mort de Dickson ou la transformation de Kallian en télessia m'ont vraiment bouleversé. Par contre, le retour de Fiora m'a agacé au plus haut point : même si je me doutais qu'il surviendrait tôt ou tard, je trouve que cette incursion nuit au sérieux du synopsis et crée une romance dégoulinante et typiquement japo-niaise (coucou je t'aime depuis toujours, mais je peux pas te le dire car ma timidité m'empêche de l'avouer et je devrai affronter des monstres implacables puis sauver le monde pour trouver la force de te révéler ma flamme inextinguible) entre Shulk et Fiora qui m'a agacé. J'étais partisan du couple Shulk-Melia depuis toujours :laugh:
La pirouette scénaristique finale où Alvis révèle qu'il est celui qui contrôlait tout depuis le début et que l'univers de Shulk et de ses compagnons a été façonné suite à une expérience scientifique et à la destruction de l'ancien univers m'a plus ou moins laissé de marbre ; j'ai trouvé cela beaucoup trop capillotracté et soudain. Je me doutais qu'Alvis était celui qui détenait les réponses ultimes depuis un bout de temps, mais le fait qu'il soit lui-même la Monado et que la Monado soit en fin de compte un ordinateur surpuissant qui façonne le monde m'a un peu dérouté. Toutefois, le scénario a le mérite d'être très original bien qu'un peu cliché par moments et de remettre en question la place de Dieu et de la religion comme sait si bien le faire la série des Xeno. Zanza m'a semblé très intéressant et je ne m'attendais pas à découvrir qu'il n'était qu'un simple être de chair qui a été corrompu par un pouvoir divin. Dickson est génial et c'est peut-être mon personnage préféré, avec une mort qui lui convient parfaitement, fière et dédaigneuse, après un dernier cigare et une affirmation de son absence totale de regrets. Shulk a le mérite de ne pas être le héros de base du JRPG traditionnel mais d'avoir son quart d'heure de révélations comme le fait qu'il ait été mort depuis quinze ans ou le fait qu'il devienne un dieu en détrônant Zanza. Pour résumer le scénario, il y a du très bon (les personnages dépeints, la critique envers la religion, l'émotion et les révélations scénaristiques pour la plupart bien amenées) et du moins bon (les révélations finales alambiquées, Fiora, les clichés parfois évidents).
En conclusion, Xenoblade Chronicles est le plus grand et le plus ambitieux jeu de la Wii et s'impose comme un RPG incontournable de ces dix dernières années, mais quelques défauts un peu trop persistants l'empêchent de rejoindre le panthéon qui semblait lui ouvrir ses portes. Ce nouvel opus de la série de Takahashi est un indispensable pour tout amateur de RPG qui se respecte et vous fera vivre une expérience inoubliable et incroyablement riche.[/spoiler]
J'aime les avions, Shenmue, et Pink Floyd.