ayé, fini les deux épisodes de "the Darkness", le premier avant hier, le deuxième aujourd'hui.
je vais pas répéter ce que j'ai dit pour le premier opus, mes impressions n'ont pas changé (j'étais pratiquement à la fin en fait lors de mon précédent post) et j'en pense toujours autant de bien, même encore plus d'ailleurs. le gameplay est toujours aussi mou, mais les deux dernier chapitres du jeu offrent une montée en puissance telle, à tout point de vue mais tout particulièrement scénaristique et d'ambiance, qu'elle vaut (presque) à elle seule de faire le jeu.
concernant the Darkness II, le constat est radicalement différent. Pour commencer, celui ci n'a pas été développé par Starbreeze Studio, auteur du premier opus et de Chronicles of Riddick sur Xbox mais par (il me semble) Digital Extreme et l'approche de la licence s'en ressent grandement.
En effet, là où le premier opus se posait plus comme un "jeu d'aventure" à la première personne, avec un rythme lent, une intrigue se mettant en place petit à petit, prônant un certain réalisme et un gameplay qui privilégiait plus l'approche discrète dans l'ombre que le bourrinisme extrême le second, lui, prend le contre-pied total de son aîné en nous offrant un FPS orienté 200% action avec une expérience intense, (très) brutale, d'une extrême violence mais avec une durée de vie également en conséquence.
Le changement se voit également dans l'approche graphique, employant le Cel Shading et offrant une patte graphique très particulière, plus proche d'un comics, quoique discutable dans certains choix, notamment sur la palette de couleur. En effet, là où le premier opus faisait la part belle à l'obscurité, omniprésente et vitale, dans celui ci, si elle est toujours nécessaire, elle se fait paradoxalement beaucoup moins voir. On a plus cette impression d'ombre écrasante en passant dans une ruelle sombre que procurait le premier opus et l'on se croirait plus par moment dans l'île aux Zombie du Dr Ned de Borderlands que dans the Darkness. On aime ou pas.
Mais comme je disais plus haut, le changement le plus radical concerne le gameplay. fini les phases orientés infiltration, là, on avance et on tue tout, absolument tout ce qui bouge, toujours aidé des "bras" offerts par le Darkness (toujours enclenchés maintenant) et de préférence de la manière la plus violente possible : empâler un ennemi à l'aide d'un tuyau, le découper en deux en lui balançant un panneau, une portière ou (mieux!) des pales de ventilo, le démembrer ou bien le choper pour l'exécuter d'un finish move d'une rare brutalité à l'aide des bras du démon ou bien tout simplement lui exploser la boîte crânienne à bout portant à coup de shotgun ou de toute autre arme à feu à disposition. les possibilités sont nombreuses et, il faut bien le reconnaître, assez grisantes. le tout s'enchaîne en général très naturellement et très rapidement et se solde par un massacre sans nom avec des dizaines de corps traînant un peu partout. les armes ont également beaucoup, beaucoup plus de punch. le shotgun offre enfin des blast dignes de ce nom et les différents pistolets et autres armes automatiques ne sont pas non plus en reste.
les ennemis seront également, du fait du scénario, bien différents du premier opus : tout à fait conscient des pouvoirs de Jacky, ceux ci n'hésiteront jamais à multiplier l'utilisation de sources lumineuses (grenades flash, projecteurs portatifs, phares de voitures) pour affaiblir notre héros, quite à ce que ce soit parfois de manière totalement abusive.
Si ces nouvelles sensations de jeux sont loin d'être désagréables, force est de reconnaître que la transition entre le premier opus et celui ci est tout de même assez difficile à avaler. Non pas que le jeu soit déplaisant, bien au contraire, mais passer d'un rythme très lent à un rythme effrené (qui n'est pas arrangé par une durée de vie somme tout faiblarde) a de quoi destabiliser.
ceci a également un impact très important sur un autre point crucial de la licence : son ambiance. Celle du premier tirait aussi bien parti de l'aventure elle même et du scénar que de tous les petits à côté qui rendait vraiment l'expérience unique : les coups de téléphones inutiles, les dialogues avec les passants, la voix de cette femme du service du métro complètement blasée lorsqu'on lui demande le chemin pour aller à telle station, la visite à la tante Sarah ou bien tout simplement la première visite à Jenny et la scène de la télé, mémorable, véritable coup de génie. Plus rien de tout cela n'existe dans the Darkness 2. Jacky Estacado n'est plus le petit mafieux des rue qui vivait sa vie faite de bric et de broc avec sa petite amie, c'est maintenant le parrain de sa Famille. oubliez l'appartement de Jenny, faites place au QG grandiose et fastueux de Jacky. les passants anonymes ont laissé leur place aux mafieux de la family et les grandes phases d'errances, volontaires ou non, du premier opus ne se résumeront ici qu'à quelques déambulations dans un appartement immense et éclairé de milles feux et à quelques séquences, à l'image d'Alice Madness Returns, purement contemplatives que je vous laisse le soin de découvrir. fini également ces longues phases de silence, la voix calme et posée du premier Jacky a également été remplacée par celle d'un Jacky plus vieux, plus assurée, plus sarcastique, mais au charme différent.
L'ambiance du titre, bien que toujours aussi mature, malsaine et violente, se veut donc, non pas moins bonne, mais bien différente de celle du premier opus. Ceci est également dû au scénario, beaucoup plus survolté et imposant de lui même un rythme effrené, Jacky devant (presque) sans cesse repousser les assauts d'une confrérie mystérieuse voulant lui voler le Darkness. loin d'être inintéressant, celui ci se veut tout de même plus "classique" que le premier et se rapproche finalement bien plus d'un scénario de comics que le premier épisode, qui, à l'instar de Max Payne, tenait plus du polar ultra glauque et du film noir que d'un comics.
Au final que penser de ce "the Darkness 2". Eh bien pour ma part, j'en suis très content... dès le moment que je me suis mis dans la tête que ce n'était pas la suite du premier opus. En effet, cet opus a tellement des allures de reboot, modifie tellement l'expérience par rapport au premier qu'il ne peut décemment pas être comparé au premier. Il n'y a pas un jeu qui soit meilleur que l'autre, les deux sont justes totalement différents. Cela a au moins l'avantage d'en faire deux expériences tout à fait distincte, faisant que l'on peut faire les deux jeux de manière totalement indépendante.
Conclusion : si vous cherchez un jeu d'ambiance, faites plutôt le premier opus (pour lequel j'ai tout de même une nette préférence), si vous cherchez un jeu d'action, faites plutôt le deuxième opus.
voilou, maintenant je me met à Bayonetta... pas vraiment le même registre xD