Polop !!
Amis du pavé qui tient chaud l'hiver, bonjour
J'ai fini dans la nuit la "trilogie"
Max Payne sur PS2/3. Je mets des guillemets car elle n'a de trilogie apparemment que le nom, car autant les opus PS2 sont visiblement liés, autant celui sur PS360 se démarque très nettement. Mais j'y reviendrai
Max Payne. Déjà rien que le titre en dit long ; écrit correctement en anglais,
max pain se traduit littéralement "douleur max(imale)". On sent bien que les ennemis vont dérouiller, et/ou que le personnage principal qui porte ce nom va s'en prendre plein la gueule. Et c'est bien le cas

! Quelques personnages secondaires s'amusent d'ailleurs de ce jeu de mots dans des répliques (en anglais) assez savoureuses...
Max Payne emprunte son ambiance et sa dramaturgie au
film noir, genre cinématographique dans lequel le héros est bien souvent un détective désabusé narrant ses aventures à la première personne. Il évolue dans un monde à la fois violent et sordide (les enquêtes se faisant souvent de nuit dans les bas-fonds d'une grande ville comme New York) et fréquente autant la mafia et les pire
gangsters que la
jet set et les personnes d'influence (comme les
businessmen et les politiciens), lesquels ont bien souvent des liens + qu'étroits. Du côté littéraire, le
film noir s'inspire des oeuvres des années 30-40 d'auteurs de romans policiers comme Raymond Chandler (
Le Grand Sommeil et son héros Phillip Marlowe) ou Dashiel Hammett (
Le Faucon Maltais et son héros Sam Spade) pour les + connus et également adaptés au cinéma.
Les jeux
Max Payne reprennent le découpage en chapitres des polars ponctué par des "cinématiques" ou
cut-scenes narrées à la première personne dans lesquelles on apprend comment l'histoire (ou l'enquête) du héros évolue, l'utilisation du
flashback étant également monnaie courante pour mieux comprendre les tenants et aboutissants (chaque épisode débute d'ailleurs par la fin et Max Payne revient sur toute l'histoire, justifiant ainsi le mode de narration choisi). Je mets encore des guillemets au terme "cinématiques" car on a pas affaire à la même chose suivant les épisodes. Pour
Max Payne, on a affaire à du pseudo roman-photo avec les têtes des personnages modélisés avec les moyens de l'époque mais surtout avec des expressions faciales très exagérées qui donnent un aspect grotesque au jeu

Pour
Max Payne 2 : The Fall of Max Payne, on a droit à du
graphic novel qui sied bien mieux au ton sombre du jeu. Quant à
Max Payne 3, plus de limitations techniques (on est quand même sur PS360

), de vraies (et nombreuses) cinématiques dignes de films ou de séries font leur apparitions, avec une très nette tendance au
split screen en hommage à
24 et à son héros Jack Bauer.
Côté histoire, Max Payne est un flic intègre de New York qui voit sa vie basculer lorsque des
junkies assassinent sa femme et son bébé. Dès lors, Max n'a plus rien à perdre et devient un flic sous couverture dans la mafia. C'est alors qu'il est grillé que son enquête sous fond de
vendetta va le mener petit à petit aux vrais responsables de la mort de sa famille jusqu'aux + hautes sphères de la ville dans une histoire qui le dépasse complètement... Il rencontrera plusieurs personnages ambigus comme Mona Sax, incarnation de la
femme fatale sous toutes ses formes

(à noter que si cet élément caractéristique du
film noir est d'habitude blonde, Mona est brune).
The Fall of Max Payne (sous-titre peu adéquat pour le jeu je trouve) donne suite et souhaite apporter une réelle conclusion aux aventures de Max Payne à New York, Mona Sax faisant irruption dans la vie de Max qui croyait que l'affaire de sa famille était belle et bien résolue.
Max Payne 3 quant à lui porte son action au Brésil principalement, semblant faire table rase du passé (New York) alors qu'en fait il s'agit certainement d'un épisode de transition (vers la rédemption totale de Max Payne).
Côté technique, le 1er épisode est clairement à la ramasse (rien que graphiquement la modélisation des têtes des personnages sur les corps et dans les décors fait souvent penser à du bien mauvais
photoshop 
)

Comme sa suite, on sent (trop) bien qu'il s'agit d'un jeu PC (mal) adapté pour console. Le
gameplay pourtant pas mauvais à la base se révèle lent et le tir n'est vraiment pas précis ; résultat on meurt bien (trop) souvent. Heureusement, la difficulté du jeu s'adapte à votre façon de jouer, donc si vous êtes trop nul et visez comme un aveugle doublé d'un manchot

, vous pourrez avancer malgré tout, le comportement des ennemis changeant lui aussi. Cependant, et on retombe dans le côté grotesque du roman-photo, vous remarquerez du coup que les ennemis tombent sous vos balles bien souvent même si vous visez bien à côté, et le décalage entre le bruit de la déflagration et le râle de vos ennemis porte également à sourire

La partie plate-formes est vraiment ratée et très pénible par contre. En effet, Max se retrouve à plusieurs reprises dans des niveaux très bizarres (pour ne pas dire fantastiques au sens premier du terme) altérant ses souvenirs car il est sous l'emprise de la drogue et doit s'en sortir en trouvant le bon chemin (souvent en suivant une trace de sang). Alors on se fait à ses défauts techniques mais j'avoue que j'étais vraiment content d'en voir la fin
Le 2 revoit sa copie et s'en sort du coup beaucoup mieux graphiquement et en terme de
gameplay, le jeu devenant enfin agréable à jouer et + précis, même si encore perfectible. La bonne nouveauté est le fait de pouvoir jouer avec Mona Sax dans plusieurs niveaux

Déjà ça nous change un peu (même si on la contrôle de la même manière que Max) mais surtout cela rajoute clairement à l'attachement que l'on peut éprouver envers ce personnage qui était juste très énigmatique dans le 1er

Le côté plate-forme est lui mieux réparti dans le jeu mais se révèle souvent fatal si on y prête pas + attention que ça vu notamment qu'on est pas du tout assisté comme dans nombre de TPS actuels

Les niveaux eux sont bien + longs que ceux du 1er et le système de difficulté adaptée refait son apparition mais on le remarque moins vu que le jeu est beaucoup + jouable que son prédécesseur. Les passages de souvenirs / rêves bizarres collent également mieux au jeu que ceux de la drogue du 1er, même si on doute encore de leur réelle légitimité au sein du jeu ; je comprends bien que cela ajoute grandement au mystère de l'enquête de Max (héros torturé, au fond du gouffre) mais ce serait aussi bien passé en (vraies) cinématiques...
To be continued...