Et voilà, après 16 heures et 40 minutes, il est temps de clôturer l'ultime chapitre de cette grande saga qu'est Metal Gear Solid avec la conclusion de Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriots.
Je ne vois honnêtement pas comment, en étant fan de Metal Gear, on peut être déçu par cet opus. Certes, il y a beaucoup de cinématiques et on joue peu mais mon Dieu que c'est bien mené !
Sachez déjà que le gameplay est excellent avec une caméra entièrement dirigeable, plein d'armes à utiliser dès le début du jeu pour vraiment choisir son style de jeu (efficace, discret, bourrin, ou risqué). Par contre, la possibilité d'acheter armes et munitions à tout moment pourra décevoir les vieux de la vieille qui se souviendront avec émotion du rationnement des munitions et des rations qui avait cours dans MGS1 :laugh: La palette de mouvements est très étendue, la visée n'a jamais été aussi précise, Snake répond parfaitement, que du bonheur.
Graphiquement c'est aussi superbe ; la motion capture a été très bien exploitée et les visages ainsi que les décors n'ont jamais semblé si réels. Il y a un détail que je regrette ; quand on bat la première forme des boss, ils s'extraient de leur armure, révélant une jeune femme... en combinaison moulante... mettant en valeur ses formes... soulignées par de nombreux gros... plans... :facepalm: Ca c'était vraiment en trop par contre, je joue à MGS les mecs, je veux pas me taper le fantasme des développeurs !
Bande-son excellente d'inspiration très orientale (Old Snake, Love Theme) et beaucoup de reprises des précédents MGS, sans oublier la chanson finale "Here's to You" d'Ennio Morricone, très émouvante et concluant avec brio la saga.
Et pour le scénario...
ATTENTION ! Ce qui suit contient des spoils sur l'ensemble de la saga ! Ne lisez pas si vous n'avez pas fait les quatre MGS principaux ! (le 1, Sons of Liberty, Snake Eater, Guns of the Patriots)
[spoiler]
Bien qu'il y ait beaucoup de cinématiques, chaque phase de gameplay apporte un élément nouveau. Certes, le découpage en actes casse l'impression d'une véritable mission en solitaire, mais il y a tant de phases de jeu originales ! On commence avec de vraies scènes de guérilla dans les actes 1 et 2, où l'on peut aider les rebelles ou bien se la jouer solo et tirer sur tout ce qui passe. Voir tous les miliciens courir autour de soi alors qu'on se tapit dans l'herbe est incroyablement immersif. Puis, dans l'acte 3, on est confronté à une séquence de filature que beaucoup ont trouvé trop longue ; pour ma part, j'ai trouvé que ça rendait l'infiltration encore plus palpitante puisque l'alerte est réellement handicapante (impossible de s'en sortir en faisant un kill streak :laugh:). Cette phase de filature est très excitante et pousse le concept de la discrétion à son paroxysme. Puis la course-poursuite en moto, c'est classique, ça use et abuse du bullet time, ça explose de partout mais qu'est-ce que c'est jouissif. Et cet acte 4... La madeleine de Proust ultime, le retour sur Shadow Moses en HD, le labo d'Otacon envahi par les plantes, sans oublier le combat contre Crying Wolf dans le blizzard (qui m'a énormément rappelé la traque de The End dans MGS3) et la mort de Naomi, qui émeut tout autant que celle de Sniper Wolf à l'époque. Combat entre le REX et le RAY, moment indescriptible tant il est jouissif mais hélas trop court. Acte 5, très très court mais terriblement intense, avec deux boss immenses, Screaming Mantis et Liquid Ocelot. Le premier joue avec les nerfs et les souvenirs du joueur en réutilisant les mêmes ficelles que contre Psycho Mantis à l'époque ; ouvertement nostalgique, le combat se paye même le luxe de ramener Mantis d'entre les morts pour une démonstration de télékinésie qui tourne au fou rire tant elle est superbement exploitée. Puis l'ultime duel contre Liquid Ocelot ; je n'ai même plus les mots pour le décrire tant il est dantesque, repassant au crible toute la saga avec seulement deux barres de vie et quatre musiques. Et cet ending, avec la mort de Zero, de Big Boss, l’annihilation finale des Patriotes, et la vie qui s'ouvre enfin devant Snake... Magistral.
Les personnages sont également excellents : un Raiden torturé, un Otacon mature, une Naomi pleine de remords, une Meryl qui se cherche, une EVA désabusée, un Drebin toujours désinvolte... Et surtout Snake, qui devient dans ce jeu l'homme au centre de tout, l'homme qui part sauver la planète par dépit et par fatalité. MGS4 n'est finalement que le récit d'une vie qui se termine, et c'est tellement poignant de voir ce soldat en lambeaux, qui n'a plus sa place dans ce monde, aller jusqu'au bout de sa mission dans un élan quasi-christique, que lorsque j'ai posé la manette pour la dernière fois, je n'ai pu m'empêcher de sentir un vide étrange, même si Snake ne meurt pas.
Dommage en revanche que le scénario perde de sa portée critique et philosophique ; il se concentre sur la conclusion de la saga et sur la résolution du destin de chaque personnage. [/spoiler]
Malgré tout, Guns of the Patriots n'est pas mon MGS préféré car finalement, son esthétique globale et sa fin ne me satisfont pas autant que la fin poignante du 3 ou la grande interrogation qui conclut le 2. Je trouve ce MGS un peu trop "grand spectacle" et pas assez intimiste comme l'étaient les trois autres. Mais, en revanche, c'est très probablement l'un des plus grands jeux auxquels j'aie jamais joué, et est absolument indispensable pour les fans (et uniquement les fans) de la série. C'est la conclusion parfaite dont on pouvait rêver et très franchement, poursuivre la série n'a à présent plus aucune utilité.
Bref... J'ai adoré.
J'aime les avions, Shenmue, et Pink Floyd.