Yosh!
Ayé, après un peu moins de 55h et un SL233, je viens de finir Dark Souls 2. J'ai en parallèle parcouru les 3 DLC, mais j'ai laissé tombé le boss final du DLC Crown of the Ivory King. Pas le boss en soit qui m'a dérangé, mais la vague de mob insupportable qu'il y a avant m'a définitivement fait abandonner. Dans je pense n'importe quel autre jeu j'aurais persévéré, mais là j'en avais juste ma claque. Il n'y a d'ailleurs pas que ce boss que j'ai loupé. Après m'être maté le WR du all bosses, il s'avère que j'ai dû louper au moins 4 ou 5 boss, DLC compris, mais qui sont soit des reskin de boss du jeux ou du précedent épisode soit des trashmobs et que je n'ai aucune, mais alors aucune envie d'aller chercher. Je considère avoir largement fait le tour du jeu et je n'ai aucune envie de l'explorer plus avant.
Bon alors, quel bilan en tirer? Difficile à dire, surtout après 2 bouteilles de Goudale et 1 de Kwak dans le pif. Mais dans l'ensemble il reste plutôt mitigé. Oh, ne nous méprenons pas, j'ai passé globalement un très bon moment dans ce jeu. Disons plutôt que je ne saurais présentement en faire un bilan à chaud tout à fait tranché. Le jeu aligne en effet autant de qualités que de défauts. Pour commencer, je pointerais du doigt un premier tiers, pour ne pas dire une première moitié du jeu franchement poussive, pour ne pas dire nulle à chier. C'est bien simple, il aura fallu attendre plus de 10h de jeu et que je parvienne la pécheresse oubliée pour que le jeu prenne ENFIN de l'intérêt. Avant ça, le level design est tout simplement nul à chier, n'a ni queue ni tête, avec des zones mises là sans aucune cohérence et sans aucune consistance, avec des boss ridicules, au charisme d'une huître. Après ça, le jeu passe à la vitesse supérieure et on se retrouve enfin avec des boss plus intéressants, mais qui n'atteignent malheureusement jamais la toute puissance du premier épisode ou de Demon's Souls, que ce soit en terme de mise en scène que de pattern. On se retrouve la plupart du temps à tourner autour d'un poteau assez peu mobile, en esquivant des patterns sur un rythme très binaire (au sens musical du terme), sans contretemps ni surprise, bref, rien qui ne m'ait fait me sentir véritablement en danger. Preuve en est : j'ai passé la très, très large majorité des boss en moyenne en 3 essais. Les seuls qui m'auront donné du fil à retordre étant le démon fondeur et certains boss des DLCs, qui m'auront fait sortir de ma zone de confort avec autre chose que "j'esquive, j'esquive, je tape, on recommence".
Autre reproche que je ferai au jeu : sa longueur. Il est bien, bien trop long. Il y a bien trop de zones et, surtout, bien trop de boss! J'ai dû en faire quelque chose comme 35 et en comptant les boss que j'ai loupés en matant le speedrun, on doit monter à 40. Je n'ai pas fait le compte, mais je pense que le quart d'entre eux se retrouvent à être des trashmobs sans intérêt dans la suite de l'aventure.
J'ai fini par en être blasé. A enchaîner les boss comme on enfile des perles, j'ai fini par en perdre le sens de ces combats. "Ah, une nouvelle arène et un énième boss humain/chevalier? Bon, ok..." . C'est d'autant plus dommage que certains combats contre des humanoïdes méritaient franchement mieux que d'être noyés au beau milieu de combats de boss insipides et sans aucune plus value. Il en va de même pour certains boss recyclés de l'aventure principale dans les DLC, voire même un boss d'un DLC bêtement dupliqué sur un combat suivant. A ce propos, quelle déception cela a été de voir dans le speedrun que ce combat de boss avait été aussi bêtement dupliqué au sein même du DLC (Miaou!), alors même que c'était, à mes yeux, l'un des combats les plus classes que j'ai pu faire du jeu (coucou Sif!).
Et pourtant, le jeu est pétri de bonnes qualités, à commencer par un level design qui prend enfin son envol passé le deuxième tiers, pour ne pas dire la deuxième moitié du jeu, avec enfin des zones qui renouent avec la complexité de celles du premier Dark Souls. Jamais le jeu n'atteint le niveau absolument maniaque de cohérence de l'univers du premier, ni ne rivalise avec son ambiance Dark Fantasy sublime, mais il sait proposer quelques zones à la construction franchement maline, avec un réel sentiment gratifiant pour qui les explore. Je pense là notamment aux grottes de Pharros, qui sont pour moi l'une des meilleures zones du jeu et, paradoxalement, l'une des plus courtes. J'ai ressenti dans celle ci véritablement le côté mystique du jeu et son ambiance qui en transpire. La zone de la carrière, qui en suit, n'est d'ailleurs pas en reste. Ces deux zones ont véritablement représentées un regain d'intérêt pour moi, après des zones à la construction finalement très artificielle et très soumises à des conventions de jeux vidéos "à l'ancienne", sous forme de niveaux. Là, véritablement, j'ai eu l'impression de me sentir imprégné de l'histoire et de l'univers du jeu. Cela ne se reproduira hélas nul part ailleurs, à l'exception des DLCs. Alors probablement que j'ai loupé énormément d'éléments du lore du jeu. Mais je vous avouerai franchement que passé 25h de jeu, ma seule priorité était d'arriver au bout du titre.
Les DLCs ont cependant représenté une véritable bouffée d'air frais dans le titre et constituent, à mes yeux, tout l'intérêt du jeu. Les zones sont immenses et très ingénieusement pensées. On y retrouve cette verticalité et cette envie d'exploration qu'on pouvait éprouver dans le premier épisode. Fini les zones très plates du jeu de base, bonjour les labyrinthes tortueux et les zones sur plusieurs niveaux. Je me suis surpris à montrer un sourire agréable devant quelques trouvailles de level design franchement bien fignolées. Si l'on excepte quelques couacs comme le recyclage de boss et le boss final du DLC Crown of the Ivory King avec sa vague de mob insupportable à se farcir avant, ce sont incontestablement des parcours sans fautes qui à eux seuls valent qu'on s'investissent dans le jeu. Vous en aurez pour votre argent d'ailleurs. Me concernant, les 3 DLCs m'auront bien occupé entre 15 et 20h, en sachant que j'ai jeté l'éponge sur le "boss final" de l'un d'entre eux.
Au rang des bons points, je ne pourrai que saluer la grande rejouabilité du titre et sa grande adaptabilité. Ce avec une mécanique toute simple : la possibilité de réallouer tous ses points d'XP pour se faire un nouveau build. J'ai ainsi pu me tenter au moins 4 builds sur l'entièreté de ma run, me permettant de découvrir autant de possibilités de gameplay et je suis loin, mais alors très, très loin d'avoir tout exploré. C'est assez vertigineux, d'ailleurs. Celui qui voudra s'investir dans le jeu y trouvera largement son compte.
Je déplorerai néanmoins l'ajout de la stat "adaptabilité", absente des autres opus (pas encore fait le 3), et qui influe sur la vitesse de notre consommation d'estus et l'efficacité de nos esquives (aka : les frames d'invulnérabilité sur les roulades). Cette stat, à mon sens, n'apporte strictement rien si ce n'est de faire chier le joueur en début de partie en le forçant à y investir de l'XP s'il ne veut pas se faire pourrir sur une première run. Une fausse bonne idée donc, qui m'aura plus frustré en début de run qu'autre chose.
Au final, un jeu dont je ressort avec un sentiment globalement mitigé, même si plutôt positif dans l'ensemble. Je m'y suis incontestablement amusé, mais plein de défauts, plus ou moins importants, m'ont régulièrement fait sortir de l'aventure et m'ont fait pousser un soupir d'insatisfaction. La trop grande multitude de boss est la première chose que je lui reprocherai, suivi d'un level design global assez moyen dans son ensemble, pour ne pas dire très pauvre par moment, avec des zones sans grand intérêt. Le jeu se rattrape néanmoins dans sa deuxième moitié par quelques zones et combats mémorables, que ce soit par leur design ou par leur ambiance, ainsi que par ses DLCs qui sont juste magistraux et m'ont fait oublié nombre des défauts du jeu.
Allez, maintenant, c'est l'heure d'attaquer DS3.