J'ai joué à Minecraft depuis le tout début du projet, quand Notch le codait encore seul dans son coin, avant l'apparition du multijoueur. Le côté liberté totale était grisant et totalement novateur. Puis avec l'arrivée du multi ça a été dingue. Avec une dizaine de potes on se retrouvait tous les soirs après le boulot sur un serveur privé, on construisait des trucs de fou, des forteresses, des usines, des cités entières... On a reproduit à la main Notre Dame de Paris (on n'a pas été jusqu'au bout mais on a fait presque toute la maçonnerie et une partie de la toiture, on n'a pas fini les tours non plus). Rien que pour préparer le terrain on avait passé une semaine à raser une montagne pour obtenir suffisamment de pierre et un terrain plat... Ma spécialité c'était de trouver des enchevêtrements de failles souterraines et d'y construire des cités troglodytes tentaculaires, un peu comme la Moria dans le Seigneur des Anneaux, avec des zones de mines, des salles gigantesques entièrement sculptées et décorées à la main, aucun script, rien.
On était en vocal sur Teamspeak et on délirait jusqu'à une heure avancée tout en faisant des constructions assez badass. On avait notamment des ingénieurs et des mathématiciens dans la team, qui ont très tôt su tirer parti des mécaniques du jeu pour automatiser beaucoup de tâches répétitives, créer des réseaux de transports autonomes et optimisés , des fermes à XP ou pour tout type d'ingrédients... C'était vraiment une époque à part, un peu comme ce qu'ont pu vivre les premiers joueurs sur World of Warcraft. Les maj toutes les semaines maintenaient une curiosité et une envie d'explorer continuelles, car une fois la map découverte elle ne change plus, il faut donc aller plus loin pour activer les nouveautés, nouveaux monstres, biomes, nouveaux matériaux, etc. On a monté des tours de plusieurs dizaines d'étages pleines d'arc-boutants, un peu comme le tableau de La tour de Babel de Pieter Brueghel, on a joué avec de la TNT jusqu'à faire planter des serveurs complet tant on poussait le truc au paroxysme...
Je me refuse à re-charger le jeu parce que je n'ai pas beaucoup de temps libre et je sais que je m'y engloutirais à nouveau, c'est un peu comme une drogue, surtout en multi où chacun motive les autres.
Famishius vulgaris ingeniusi