Yosh!
Et voilà! NIER Terminé.
Et j'ai A-DO-RE. Comme j'ai pu adoré Deadly Premonition ou Drakengard 3. Alors oui, ouiiiiiiiii, le jeu est techniquement très, TRES moche. Je n'ai pas cité ces autres jeux par hasard. NIER est avec ces deux titres le jeu le plus infâme auquel j'ai pu jouer, sur le plan de la réalisation technique. Entre les textures dignes d'un jeu PS2 qui deviennent des aplats de pixels affreux dès que l'on s'éloigne de trois mètres, les contours crénelés, les baisse de frame-rate de l'enfer, les scintillements, les ennemis qui poppent par enchantement du fait de la trop faible profondeur de champs, le son qui crash, les bugs de collision et autres glitchs, les murs invisibles du mal, je comprends que la critique se soit montré un brin... circonspecte au moment de tester le jeu. Et j'en oublie certainement! Et pourtant, pourtant... Ce jeu a l'une des DA les plus chiadées que j'ai pu voir. C'est pas spécialement "beau", c'est mystique. Il faut y jouer pour comprendre toute l'ampleur de la chose, le soin maniaque apporté à l'ambiance et tous les éléments de narration par l'image que les environnements véhiculent. Sans dire un mot ni rien décrire, un paysage réussit en un clin d'oeil à raconter toute son histoire, parfois grâce à un simple mouvement de caméra. La bande sonore proprement fabuleuse joue aussi énormément dans cette maestria. Composée essentiellement de chants et de mélodies très calmes, elle est empreinte d'une profonde mélancolie qui ne fait que renforcer le côté apocalyptique de cet univers déliquescent et nébuleux dans lequel le joueur est plongé après un prologue aux airs de fin du monde, dans ce qu'il a de plus tragique, de plus triste et de plus poétique.
Tout ceci pour servir l'histoire à la fois simple et complexe d'un père cherchant simplement à sauver sa fille par tous les moyens d'une maladie insidieuse qui la ronge et l'isole du monde et de lui un peu plus de jour en jour. Derrière ce pitch de départ se cache un récit autrement plus complexe, remarquablement bien mené et écrit, avec des dialogues absolument savoureux et particulièrement bien doublés et profitant de nombreux niveaux de lecture, pouvant être aussi glaçants que terrifiants, n'amenant aucune réponse gratuite toute prête mais au contraire beaucoup de questions, dénué de tout manichéisme et encline à mettre le joueur dans des positions particulièrement inconfortables, en l'amenant à faire des actes dont il a parfois un mauvais pressentiment quant à ses conséquences. Les combats de boss en sont une parfaite illustration. Ces rencontres ont quasi systématiquement éveillé en moi un sentiment de malaise profond, notamment dans la deuxième partie du jeu... Malaises qui ont trouvé leur explication dans les différentes fins du titre. A ce sujet, il est recommandé, non... que dis-je, INDISPENSABLE, de faire toutes les fins. On ne peut saisir toute l'ampleur du récit et de l'univers de NIER qu'en les ayant faites. Et encore, la narration volontairement fragmentée et nébuleuse laisse planer un grand nombre de zones d'ombres, source de nombreuses interprétations. Cependant, le DLC du jeu, ainsi qu'un artbook (hélas sorti uniquement au japon) complètent la narration du jeu et je ne peux que vous inviter à visiter ce site :
http://www.grimoire-cendre.fr/nier/nier_bdd.php?id=01Afin d'avoir plus d'informations à ce sujet. Il y a notamment une traduction dudit bouquin. C'est absolument passionnant à lire.
Pour la partie jeu en lui même, c'est un A-RPG somme toute assez classique, pas forcément très original, à la difficulté assez mal équilibrée (c'est une balade de santé en mode normal et une purge absolue en mode difficile), mais malgré tout diablement jouissif à jouer tant les affrontements sont brutaux. Sanglants au possible, ils finissent par en devenir aussi hypnotiques que viscéraux. Au même titre que Drakengard 3, le jeu est violent, extrêmement violent, et pas que graphiquement. Violent, mais sans jamais verser dans le gore, et encore moins dans la gratuité. Bien au contraire. Elle est savamment dosée, tel un sublime distillat à l'odeur âcre et aux relents amers. Elle est de cette violence qui a un sens, de cette violence qui choque. Elle est de cette violence qui questionne.
NIER est laid.
NIER est imparfait.
Cependant,
NIER est un chef-d'oeuvre.
Je me lance dans Automata.