Je n'ai pas osé en faire un nouveau topic, je me suis dit que ça passerait peut-être mal.
L'heure est en tout cas venue de vous conter une (jolie) histoire.
Celle d'un mec historiquement réfractaire au concept de
role-playing-game, mais qui pourtant possède dans sa collection bon nombre de joyaux du genre, sans jamais y avoir touché ou presque, alors que dans le tas figurent des titres bien moins hardcore dans leur approche du genre, dits "action-RPG". Parmi eux, ce type (bon OK, c'est moi...) possède de très longue date le légendaire
Secret of Mana.
Il convient de signaler que j'avais entamé une partie sur ce jeu en octobre 2005, et avais légèrement progressé jusqu'à rejoindre quasiment le troisième personnage rejoignant la partie, mais commettant l'erreur irréparable (enfin, sur le coup, je ne m'en étais pas rendu compte) de baptiser le personnage féminin du nom de mon ex à qui je pensais encore beaucoup lorsque je démarrai cette quête. Relancer le jeu une ou deux semaines plus tard, après une longue pause et surtout passée une rencontre déterminante dans mon existence, me déprima quand je vis le nom que j'avais attribué à cette demoiselle.
J'ai passé près de dix ans sans véritablement envisager de retenter l'expérience, mon énorme ouverture vidéoludique me laissant néanmoins toujours très loin du style RPG. Et puis, récemment, un projet vit le jour dans ma tête. Trouver deux amis proches, joueurs aussi réguliers que moi, retrogamers dans l'âme, qui seraient partants pour passer un week-end entier en mode no-life à découvrir SoM ensemble:
Nous avons passé une bonne vingtaine d'heures accrochés à cette quête fascinante. Upgrader nos armes auprès de Vulk, le forgeron voyageur au don d'ubiquité. Avoir recours au
farming pour collecter suffisamment de fonds et garder toujours une réserve de magie et de vie en vue des combats que nous appréhendions d'avance. Pester contre cette map aérienne à l'effet mode 7 magnifique mais vide de toute indication avant d'enfin être capable de se repérer. Se délecter des compositions inspirées d'Hiroki Kukata et les fredonner en trio au rythme de notre marche vers la victoire. Foncer vers l'auberge la moins chère, quitte à ce que la radinerie nous perde, pour passer une nuit réparatrice et sauver une progression avant même d'affronter un boss, comme des couilles molles. Rire de la traduction hasardeuse de sainte Véronique Chantel — "Métalica s'est fait rosser!" (putain). Gueuler "putain l'elfe magne-toi!", "filez-moi un chocolat presto, je suis qu'au niveau 4 du chargement", ou encore "oh non pas ces hiboux de merde". Se paumer dans le désert, ou dans la grotte de Gaya. Rager contre le piège fatal que renferme un coffre si difficilement obtenu à la sueur du front.
Kiffer Secret of Mana, quoi.
Et ne même pas le finir, parce qu'on n'a juste pas eu le temps. Mais ce n'est que partie remise, on est tout proches d'atteindre le Fort Mana, et on sait que notre prochaine session, où cette cartouche magique sera ressortie, nous permettra de finir d'accomplir notre destin.
Je suis donc capable d'aimer un RPG. Du moment qu'il n'y a pas de combat au tour par tour, que l'action est directe. Et surtout, quand on peut expérimenter ce genre d'aventure en guise de découverte totale, et à trois, comment ne pas s'éclater, franchement?