Vos avis et tests sur les jeux vidéo d'hier et d'aujourd'hui
#200612 par Mario86
05 Mar 2014, 23:30
Avouez-le, vous vous y attendiez à celui-là de ma part. En même temps, comment ne pas m'attarder sur ce "reboot" qui m'a fait tant d'œil et pour lequel j'ai fini par craquer dans une période où je n'aurai pas dû. Je veux bien sûr parler des "nouvelles" aventures de Lara Croft, ou plutôt des prémices de sa carrière d'aventurière, contées dans un Tomb Raider s'affranchissant de toute forme de sous-titre, comme pour nous faire comprendre que la série repart de zéro ou presque. De toutes nouvelles bases, un parti risqué donc, mais quel en fut le prix à payer?

Cette version 2013 de Tomb Raider décide de remettre les choses à plat. Après une ère PS2 communément admise comme moyenne par rapport aux épisodes fondateurs de la PS1, la série avait connu un léger regain de forme au travers d'un Underworld globalement apprécié mais quand même pas génialissime pour autant. Entre-temps est arrivé un certain Nathan Drake, icône de la sacro-sainte trilogie de Naughty Dog, Uncharted, toujours plus fort, plus beau, plus énorme, digne héritier d'une Lara Croft clairement en perte de vitesse. Et c'est étonnamment dans cette trilogie incontestablement réussie que l'équipe de Crystal Dynamics est allée puiser pour redonner un nouveau souffle à l'aventurière la plus célèbre du jeu vidéo. Cela va faire frémir les fans de la première heure, mais oui, Tomb Raider est devenu plus ou moins un jeu d'action-aventure aux fortes allures de "third person shooter" (TPS). Oui, mais...

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Il serait ultra réducteur, et même faux, de dire que ce reboot est une sorte d'Uncharted 4 mettant en scène une nana à la place du beau Drake. Si la base ultra énergique, un peu linéaire et qui en met plein la vue est bien là, pour le bonheur de nos pupilles et de tous ceux qui apprécient un bon gros titre pop-corn diablement accrocheur, le jeu ne se contente clairement pas d'un bête couloir, aussi magnifique soit-il, qui alternerait phases de plate-forme et d'escalade scriptées (moyennant d'infâmes QTE dont on se demande encore qui les apprécie...) et phases de shoot musclées. Tout autour de cette base se trouve une île immense et magnifique sur laquelle ont échoué la jeune Lara (qui n'a que 21 ans et n'est pas encore l'aventurière célèbre que nous connaissons) et l'équipage du beateau dont elle faisait partie. Les décors, vastes, riches et variés, s'arpentent ainsi en totale liberté une fois chaque "chapitre" terminé, mettant en scène un côté exploration plutôt complet bien que trop assisté par des cartes au trésors pas aussi bien planquées que les nombreux artefacts à débusquer, ou surtout cette sorte de sixième sens appelé "instinct de survie" qui rappelle pas mal la vision d'aigle d'Assassin's Creed et simplifie beaucoup trop la tâche aux collectionneurs de reliques et autres documents secrets éparpillés à travers l'île.

Puisque l'on en parle, il convient de s'attarder sur l'élément sur lequel Crystal Dynamics a axé toute sa communication ou presque: la SURVIE. Le slogan du jeu est on ne peut plus explicite à ce sujet: "a survivor is born" ("une survivante est née") — et c'est vrai que ça colle drôlement bien à une Lara qui en prend plein la gueule tout le long du jeu. Rarement un personnage de jeu vidéo aura été aussi peu épargné par les coups, la poisse, les désillusions. Isolée sur une île mystérieuse où elle va faire face à d'innombrables autochtones pour le moins hostiles, Lara va apprendre à ses dépens la vie d'aventurière, ce qu'elle n'était pas jusque-là. Les aléas de son expédition vont transformer cette jeune étudiante bourgeoise en une tueuse de sang-froid. Émue au début à l'idée de devoir planter une flèche en pleine tête d'une biche puis de la dépecer pour subvenir à ses besoins, ou encore devant repousser d'un headshot les attouchements d'un militaire voyant en elle une proie facile, Lara finit par prendre goût à l'utilisation d'armes à feu et surtout d'un arc qu'elle pourra améliorer au fil des matériaux et éléments récupérés dans des coffres ou sur les cadavres des ennemis. En cela, Tomb Raider se révèle être un TPS hargneux, à la difficulté très bien dosée et au rythme incroyable, sans temps morts, bien que donnant parfois trop dans la surenchère. Certains y voient une sorte de Lost numérique, mais ce titre est incroyablement bourrin par moments, quand il n'est pas sombre ou carrément glauque quand on voit le nombre de souterrains, de tombeaux et autres catacombes remplies de squelettes et crânes dans lesquels Lara va devoir se frayer un chemin.

En effet, par moments, on se demande exactement où situer ce Tomb Raider, entre le jeu d'aventure / plate-forme dans un monde semi-ouvert, le jeu d'action / TPS pop-corn ultra accrocheur au rythme effréné, et parfois le survival angoissant, bien qu'à petites doses. Il en ressort en fin de compte une sorte de pot-pourri de tout ce que le jeu vidéo d'action a donné de meilleur sur cette génération, à l'exception peut-être d'un scénario pas forcément folichon et encore plus série Z que la saga Uncharted (qui arrivait à vraiment nous faire poiler avec ses joutes verbales à deux balles). Tout le reste compose un ensemble quasi parfait, des graphismes carte postale somptueux (forêts diverses et variées, montagne, grottes, plage, bunkers, tombeaux, bidonville...) à la bande son enlevée et superbement calquée sur toutes les scènes, en passant par des idées de gameplay toujours bien pensées, et des énigmes pas forcément exceptionnelles mais toujours moins téléguidées que celles de la trilogie de Nathan Drake.

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Je clôturerai cette review en cherchant à délibérément vous faire flipper sur sa durée de vie: je l'ai reçu un jeudi vers 14 h, l'ai entamé de suite, et l'ai terminé (pas à 100%, encore heureux!) à minuit et demi, dans la nuit du vendredi au samedi suivants. Ouais, sauf que j'y ai passé une bonne vingtaine d'heures, sans aller à fond dans l'exploration, tout simplement parce que j'étais littéralement happé par cette aventure incroyablement prenante, et qu'il était quasi impossible d'en décrocher. Avant de compléter le solo, j'ai du coup été faire un tour sur le multi, qui m'effrayait un peu car très dispensable à mes yeux, mais il semble clairement se composer d'une version "Tomb Raider 2013" des canons du genre, sur des maps d'une taille respectable, et avec de bons concepts de progression. Dispensable mais de toute évidence pas bâclé et plutôt encourageant, il ne fera pas office d'ombre à un tableau magistral que je ne peux que vous suggérer d'acquérir au plus vite, tant l'ensemble est envoûtant.

Ah, et car c'est important, Lara Croft n'a ni gros seins, ni silhouette "japonisante" : c'est une jeune femme aux formes naturelles sans être trop généreuses, juste réaliste, jolie mais pas trop sexy ou aguicheuse, et je tiens à saluer le choix des développeurs de ne pas avoir trop joué sur un atout physique qui aurait pu franchement desservir le jeu et nourrir ses détracteurs. Au contraire, on a ici un personnage féminin attachant, crédible et auquel on a envie de s'identifier, dont on se sent proche, qu'on a envie de protéger et avec qui on souffre tout au long de l'aventure. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup.

Les +

+ Une aventure épique, superbement rythmée, qui n'a rien à envier à Uncharted pourtant maître dans le domaine
+ Graphiquement somptueux, très varié, un jeu qui donne envie de se balader et de tout explorer...
+ ... car il y a beaucoup à explorer et ça assure une bonne rejouabilité
+ Idées de gameplay bien pensées (gestion et évolution des armes et des performances)
+ Lara Croft jeune, d'une manière générale, est un personnage génial à diriger et avec qui vivre (et subir) l'aventure
+ Un TPS avec une bonne durée et de vie et une dose d'exploration plus que convenable, c'est tellement rare
+ Quelques énigmes bien chiantes qui peuvent bloquer quelque temps
+ Mode multijoueur qui s'intègre plutôt bien

Les -

- Scénario un peu craignos, méchants très clichés, pires que dans un paquet de jeux où ils sont déjà nazes
- Multi pas forcément utile, sur lequel seront misés hélas tous les DLC, alors que le solo aurait pu être encore enrichi
- Trop facile par moments, trop guidé, trop de QTE dispensables...
#200656 par Mario86
06 Mar 2014, 03:09
J'avais un enthousiasme similaire au tien, peut-être un poil moins excessif, mais qu The Last of Us a beaucoup remis en question. Après avoir lu ton test et te voir t'interroger sur ce que pourrait donner ce dernier en comparaison, j'aimerais du coup bien savoir ce que tu as pensé de TR après coup.
#200750 par Billyjoe
06 Mar 2014, 17:34
C'est le prochain sur la liste PS3 pour ma part. Je viendrai de nouveau te concurrencer dans quelques semaines :D

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