Vos avis et tests sur les jeux vidéo d'hier et d'aujourd'hui
#138693 par Billyjoe
08 Fév 2013, 20:08
Image



La sortie d’un nouvel épisode de « Resident Evil » (s’entend un « vrai » épisode, pas un des nombreux titres parallèles censés faire patienter les joueurs, ou plus souvent leur soutirer de l’argent) est toujours un véritable événement.
Depuis 1996 et la sortie du premier opus, la qualité de la série ne s’est jamais démentie, quand bien même on puisse débattre sur le virage pris par la saga depuis « Resident Evil 4 » sorti en 2005 et qui au passage, reste un des épisodes les plus plébiscité par les fans.
Ce sixième opus est-il à la hauteur du mythe ?

Il y a tant de choses à dire sur ce nouvel épisode qu’il n’est pas aisé de savoir pas où commencer.
Tout d’abord, sachez qu’à l’instar du 5, l’aventure fonctionne en duo et qu’il est fortement recommandé de jouer avec un humain plutôt que de laisser faire l’IA. Pour se faire, vous pourrez opter tant pour une coop’ online que pour un écran splitté. Quand à l’aventure, elle en fait divisée en plusieurs campagnes, trois en duo et une dernière en solo. Notez que l’ultime campagne (celle où vous incarnez la fameuse Ada Wong) peut désormais être jouée également en coopération via une mise à jour du jeu. Néanmoins, on conseillera sans aucun doute de privilégier le solo, cette campagne n’ayant pas été pensée pour être jouée à deux.
Pour le reste, on retrouve quelques personnages bien connus des fans de la série : Chris Redfield, Léon Kennedy mais aussi Sherry Birkin, que l’on avait pu brièvement incarner au cours du fabuleux « Resident Evil 2 » alors qu’elle n’était qu’une enfant. Les nouveaux personnages eux, ne laisseront pas forcément un souvenir impérissable. Certes Jake Muller pourrait bien revenir dans de futurs épisodes. Difficile de se passionner en revanche pour Helena Harper (malgré sa plastique irréprochable) ou l’idéaliste mais peu charismatique Piers Nivans.
Si jouer l’aventure à deux reste globalement appréciable et recommandé dans le sens ou quoiqu’il arrive, un coéquipier vous accompagnera, on regrettera tout de même la perte de qualité des graphismes en écran splitté. D’autant que pour une fois, la claque visuelle n’est pas vraiment au rendez-vous. En effet, si la saga « Resident Evil » a toujours proposé de superbes graphismes à chaque nouvel épisode, on a pour la première fois un petit sentiment de déception qui domine du fait du manque de finesse des textures et d’un certain nombre de lieux manquant sérieusement de « personnalité ». Les cinématiques elles, soufflent également le chaud et le froid mais on leur reprochera surtout d’être trop souvent hachées par des temps de chargement qui gâchent vraiment l’action. Point positif tout de même : les visages, eux, sont une réussite.

Au cours de ces quatre campagnes, vous vous rendrez dans des contrées variées des USA à la Russie en passant par la Chine. Certes, cela rompt la monotonie mais il faut avouer que tous les « stages » ne se valent pas. Si les débuts à Tall Oaks vous baignent dans une ambiance lugubre délectable digne des débuts de la saga, difficile de se croire vraiment dans un « Resident Evil » lorsque vous irez jouer les gros bras avec votre commando en République d’Edonie et en plein jour. Pour le coup, on a davantage l’impression de jouer à un « Call Of Duty » à la troisième personne qu’à ce qui est supposé être un survival-horror.
Si globalement, l’ambiance n’est plus vraiment à l’horreur, voire vraiment plus du tout parfois, on distribuera néanmoins un bon point sur l’aspect « survie » qui a été amélioré par rapport aux deux derniers opus. En effet, les munitions sont distribuées avec davantage de parcimonie et certains passages vous donneront du fil à retordre.

Au niveau du bestiaire, là aussi, il y a boire et à manger. On retrouve avec une immense satisfaction les bons vieux zombies (les fameux « marcheurs » ou « rodeurs ») aux USA et un peu Chine. Mais il y a également des ennemis hérités des volumes 4 et 5 de la saga, infectés par un dérivé du parasite Las Plagas qui les rend plus rapides, plus intelligents, en d’autres termes plus humains, à la différence près qu’ils mutent quand vous commencez à les blesser. Et c’est là que ça devient un peu n’importe quoi puisque outre les transformations habituelles (bras démesuré par exemple), certains se transforment en espèce de sauterelles ou en araignées géantes tout en gardant leur buste humain et leur arme à feu, autant dire que c’est plus ridicule qu’effrayant (et que dire des squelettes qui tournent des manivelles et lancent des torches !). Même chose au niveau des boss : certains sont vraiment classes et impressionnants, d’autres ne ressemblent pas à grand-chose.

Pour la première fois, un épisode de « Resident Evil » est doublé en français. Alors autant on en rêve pour les titres de Rockstar Games où l’on galère à conduire en voiture tout en lisant les sous-titres, autant pour ce type de jeu, ce n’était pas vraiment nécessaire. Si les doublages sont tout de même très corrects, la VO se suffisait à elle-même.
Côté musique, à l’image du reste du jeu, il y a quelques thèmes très réussis alors que d’autres sont déjà oubliés. On aurait aimé aussi une ambiance sonore plus pesante dans la lignée d’un « Dead Space ».

Autre fait nouveau chez la franchise de Capcom, le jeu est long ! Fini les aventures torchées en 6h, comptez environ cela pour chaque campagne soit au moins 20h de jeu au total, du jamais vu chez « Resident Evil ». Certains avanceront cependant qu’un jeu long où on s’emmerde n’à que peu d’intérêt. Et c’est vrai que cet épisode n’est pas toujours très passionnant, surtout que les campagnes s’entrecroisent et que du coup, on se retrouve parfois à refaire des scènes déjà jouées, mais avec d’autres personnages. Si ce procédé n’est pas nouveau chez « Resident Evil », il est cette fois fort mal pensé par moment. En effet, quoi de plus ridicule de rejouer une scène déjà jouée dans une précédente campagne (car supposée se dérouler en même temps) mais où l’issue devient différente ! La cohésion du scénario en prend parfois un sacré coup, d’autant que celui-ci n’est déjà pas toujours très clair, et surtout pas toujours passionnant, et dieu sait pourtant que le background de la série est riche.
Pour « égayer » cette longue aventure, les développeurs proposent pour la première fois des scènes en véhicules. Là aussi, on alterne le sympa et le bof, la liberté de mouvement étant parfois franchement restreinte et l’intérêt bien limité.

Vous l’aurez compris, « Resident Evil 6 » est plutôt décevant. Si le jeu est long, il a également sérieusement perdu en intensité même s’il reste encore quelques passages réussis (heureusement !). Certes les développeurs ont su écouter les requêtes des joueurs (on peut enfin avancer ET tirer), le jeu n’en demeure pas moins étrangement bâclé par moment (attention les bugs !) et affiche parfois une surenchère qui décrédibilise l’aventure, déjà égratignée par un croisement entre les campagnes parfois très mal conçu.
Enfin si on ne reprochera pas à la franchise d’évoluer, on peut en revanche regretter qu’elle vire parfois au jeu de guerre pur et dur. D’autres le fond déjà très bien, ce n’est pas ce qu’on l’on attend de « Resident Evil » !
Si l’on en attendait donc clairement plus de ce 6e opus, tout n’est pas à jeter non plus, loin s’en faut. Les campagnes de Léon et d’Ada notamment, étant plutôt réussies. Et puis entendre la grosse voix dire « Resident Evil…Six ! » au menu de départ, ça n’a pas de prix !
Néanmoins, pour le prochain opus, on espère un retour à une certaine simplicité, et à quelque chose plus… lugubre !

Note : 14/20

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 10 invités