S’il est un reproche récurrent concernant les jeux vidéo d’aujourd’hui, c’est bien leur manque d’originalité. L’époque où les studios redoublaient d’efforts pour proposer des softs atypiques semble bien révolue.
Ainsi, s’ils étaient déjà bien présents dans les années 90, les FPS sont littéralement devenus légions durant la décennie 2000, devenant l’un des genres les plus représentés sur le marché du jeu vidéo, à tel point d’écœurer bon nombre de joueurs.
Heureusement, certains ont malgré tout réussi à tirer leur épingle du jeu en proposant des titres en vue subjective s’aventurant hors des habituels champs de bataille. On pense par exemple à « Mirror’s Edge » dont les phases de shoot étaient secondaires et doté d’une atmosphère unique, ou à « Bioshock » qui fait désormais partie des quelques licences qui ont su proposer des FPS, certes, mais d’un intérêt supérieur à la moyenne.
Soyons clair, « Bioshock » est un FPS, alors si le genre vous rebute, inutile d’aller plus loin. On retrouve en effet beaucoup d’éléments récurrents du jeu de tir à la première personne classique en termes de maniabilité, de choix d’armes, de sensation de jeu, etc.
En revanche plusieurs points démarquent « Bioshock » de la concurrence. Tout d’abord, le système de plasmide : il s’agit de développer certains « super pouvoirs », comme par exemple projeter des décharges électriques ou déplacer des objets par télékinésie. Ces différentes capacités s’acquièrent au fur et à mesure du jeu mais vous ne pourrez pas disposer de toutes ces possibilités simultanément, et il faudra passer par une « génothèque » afin de sélectionner celles que vous souhaitez. Sous réserve de bénéficier de suffisamment d’Eve (la substance qui vous permet d’utiliser vos plasmides) vous pouvez donc affronter à votre guise vos ennemis avec vos pouvoirs ou avec des armes plus conventionnelles. Et des ennemis vous en croiserez un paquet dans la ville de Rapture, citée engloutie construite au milieu de l’Atlantique par des génies qui se sentaient bridées par les lois et l’éthique de la société occidentale d’après-guerre. Ville totalement avant-gardiste où les esprits les plus brillants ont pu expérimenter sans limite. Mais si les premiers temps furent heureux à Rapture, les choses ont fini par tourner au vinaigre. Les habitants sont devenus esclaves des plasmides et la plupart y ont laissé leur santé mentale. Alors le jour où, suite à un crash d’avion au dessus de la ville, vous découvrez Rapture, vous n’y êtes pas accueilli à bras ouverts. La cité est livrée à l’anarchie et vous allez devoir vous protéger des habitants devenus fous et hostiles, même si vous découvrirez qu’ils n’agissent pas totalement de leur propre gré.
Au-delà des quelques bonnes idées comme le complément plasmide/armes conventionnelles qui n’est en soi pas non plus totalement inédit, c’est bien le background de « Bioshock » qui aura le plus marqué les joueurs. L’univers conçu par 2K Games, mêlant de manière assez fascinante des éléments futuristes, notamment une technologie très avancée, à une ville bâtie dans les années 40 et une histoire se déroulant en 1960. L’ensemble étant servi par des graphismes de qualité et un environnement sonore très réussi également. On notera au passage l’excellence du doublage français, retranscrivant à merveille la folie qui habite les habitants de Rapture.
Le soft de 2K offre également un scénario plutôt poussé pour un FPS, avec quelques rebondissements et surtout, avec une volonté de faire réfléchir le joueur, même si en revanche on aurait aimé pouvoir avoir davantage de contrôle sur le destin de notre héros, d’avoir plus de choix dans nos décisions…
Doté d’un univers vraiment atypique ainsi que de certaines idées secondaires sympathiques (le système de piratage des sécurités et des coffres forts est un véritable mini-jeu à lui seul), d’une réalisation et d’une prise en main irréprochables, « Bioshock » est un FPS au parfum particulier qui séduira les amateurs du genre mais aussi ceux qui veulent gouter à une ambiance assez foncièrement différentes de ce que propose la concurrence.
Parfois un poil brouillon lors de certaines scènes d’action, on regrettera également quelques petits détails comme les conversations radio parfois difficilement audibles ou un manque de clarté quant à la façon d’utiliser la génothèque, entre autres.
« Bioshock » n’est pas donc pas exempt de tout reproche mais il demeure un FPS au dessus de la moyenne, doté d’un univers parmi les plus marquant développé dans ce type de jeu durant les années 2000 aux côtés de quelques illustres titres comme « Half Life » ou « Deus Ex » pour ne citer qu’eux.
Un titre auquel il faut avoir joué, à moins d’être totalement hermétique au genre.
16/20
Dernière édition par Billyjoe le 04 Sep 2012, 16:11, édité 1 fois.